Didier Deschamps FranceGetty

Didier Deschamps : "Giroud n’est jamais aussi fort que quand il est dans une situation difficile"

Olivier Giroud sera-t-il centenaire contre l'Ukraine ? Et quelle place occupe-t-il à côté de ceux qui ont cent sélections ?

Oui, Olivier commencera le match demain donc ce sera sa centième. Pour éviter les comparaisons, aujourd’hui il fait partie d’un club plutôt fermé mais ça montre sa longévité avec nous. Depuis que je suis là, il a toujours été un élément important et décisif. J’ai beaucoup de respect pour lui et pour tous les joueurs qui ont eu une carrière comme lui.

Avez-vous votre onze en tête avec une préparation tronquée ?

L'article continue ci-dessous

Elle est tronquée pour les Ukrainiens aussi. J’ai les idées un peu plus claires qu’hier. Je sais le onze que j’aimerais faire débuter avec les changements que je voudrais à la mi-temps et en cours de jeu pour donner du temps à tout le monde.

Vous avez parlez d’une rotation chez les gardiens mais aussi pour les joueurs ayant joué dimanche comme Varane. Si le Madrilène ne joue pas, qui sera capitaine ?

Oui, Mandanda débutera demain à la place de Lloris. Si Raphaël ne commence pas demain, il y aura un autre capitaine. Par rapport à l’ancienneté, il y a quelques joueurs qui pourraient avoir le brassard.

Descchamps : "Numériquement et qualitativement, j'ai le choix"

Vous avez essayé trois centraux en septembre et parlé d’un système en losange au milieu. Peut-on le voir dès mercredi ?

Quand j’ai parlé de nouveaux systèmes que j’allais mettre en place en septembre, octobre et novembre, c’est une des solutions. Ca demande des repères différents mais à ce poste-là de milieu, on a beaucoup de joueurs et je considère que c’est un avantage. Si j’ai joué avec une défense à trois, c’est par rapport au triangle offensif et dans ce système-là, en losange, le triangle offensif est maintenu car ça me paraît être le meilleur positionnement pour les joueurs. Il y a des avantages et des inconvénients mais c’est une option.

Dans le système à trois centraux, Kingsley Coman peut-il occuper le rôle de piston ?

Dans un système à trois défenseurs centraux, Kingsley peut être un joueur qui peut occuper le couloir. Mais dans l’aspect défensif, ça demande plus d’effort mais il faut trouver un équilibre. Vous êtes très fixés sur le système de jeu mais si vous m’aviez écouté, je profiterai des matches pour faire des choses différentes. Sur les trois matches, il se peut que ce ne sera pas toujours le même système. J’essaye de mettre les joueurs dans des positionnements qui leur conviennent le mieux.

Pensez-vous que Giroud a surperformé au regard de son parcours ?

Je vous laisse le soin d’utiliser des tels mots. Je n’enlève jamais le mérite d’un joueur mais s’il a eu tout ce qu’il a eu, c’est qu’il est allé le chercher. Certains peuvent être titulaires à 17 ans, d’autres passer par des divisions inférieures. Il n’a rien eu gratuitement, il a toujours eu cette envie avec un profil bien spécifique qu'il a toujours utilisé avec succès dans ses clubs ou avec les Bleus.

Deschamps : "Giroud peut dépasser Henry"

Camavinga a eu un petit coup de moins bien après sa première sélection. Que leur dites-vous à ces moments-là ?

Je les mets toujours en garde pour la simple et bonne raison que les lendemains ne sont jamais les mêmes. Ca concerne la presse, les adversaires, les supporters. Il faut pouvoir le digérer et sincèrement, ça n’a duré que quatre jours contre Nîmes et il a retrouvé le niveau qui est le sien ensuite. Il n’a joué que 20 minutes avec nous mais il a montré beaucoup de chose. Ca ne doit pas être une finalité mais de faire en sorte d’y revenir. Il est capable de faire des choses que d’autres ne sont pas capables de faire aussi bien. Je n’ai pas de doutes qu’il aura beaucoup de lendemains en Bleus.

N’Golo a enchaîne pas mal de pépins physiques, il a fait un très bon match contre la Suède. C’est quelqu’un qui se gère même s’il ne joue jamais à l’économie et joue toujours à fond. Il faut être vigilant et à l’écoute. Après tout coach sait qu’il vaut mieux avoir un Kanté sur le terrain que non.

Sur quels aspects Giroud a-t-il basé son succès pour en arriver à cent sélections ?

Il a toujours misé sur ses points forts. Il faut toujours mettre en avant ses points forts. Il prend du plaisir et la séance d’hier sur la finition, il se régale. C’est le travail spécifique des attaquants. Ce n’est pas quelqu’un qui va éliminer trois ou quatre adversaires mais il a une force de caractère au-dessus de la moyenne, notamment par son parcours. Ces joueurs ont une force en eux pour démontrer qu’ils vont arriver à être au plus haut niveau. Il n’est jamais aussi fort que quand il est dans une situation difficile.

Vous souvenez-vous de votre centième en Bleus ? Et qu’est-ce qui a changé depuis ?

Je m’en rappelle, c’était la demi-finale de l’Euro 2000 contre le Portugal. Ca aurait pu être la dernière mais j’en voulais encore une derrière. C’est forcément un chiffre qui marque. Il y a plus de matches maintenant mais ce qui a le plus évolué, c’est la capacité des joueurs à répéter les efforts sur la durée.

Avec l’éclosion de jeunes (Aouar ou Camavinga), disposez-vous de l’effectif le plus talentueux depuis que vous êtes sélectionneur ?

Numériquement et qualitativement, j’ai le choix. Ce sont des choix difficiles et pas seulement au milieu de terrain. J’ai une idée sur le court et le moyen terme. Je ne peux pas les empiler mais je ne vais pas me plaindre même si je ne vais pas faire que des heureux. Eduardo peut très bien bousculer la hiérarchie. J’aurais pu le laisser avec les Espoirs mais je l’ai pris et on verra d’ici l’Euro.

Publicité