Il suffit de se pencher un peu sur les chiffres pour constater que quatre titularisations en cinq matches consécutifs sonnent comme une renaissance pour Fernando Marçal. Car entre son altercation avec Bruno Genesio en mars dernier lors du Huitième de finale de Ligue Europa face au CSKA Moscou* et sa titularisation dans le derby face à Saint-Étienne fin novembre, le Brésilien n’avait pris part qu’à quatre matches. Lancé face aux Verts dans une défense à trois à un poste presque inédit pour lui, le latéral de 29 ans impressionne et se fait même une place centrale dans le collectif lyonnais, ce qu’il n’avait pas réussi à faire depuis son arrivée à l’été 2017.
Le derby l’a bien lancé
Malgré l’abondance de latéraux et une fin de saison houleuse qui aurait pu rendre un départ probable, Fernando Marçal n’a jamais songé à quitter Lyon l’été dernier. Sollicité, le joueur n’avait souhaité entamer aucune discussion pour se concentrer sur ses objectifs avec l’OL. Mais après avoir joué quelques matches en début de saison, une blessure au mollet (qu’il avait déjà eue à Gaziantepspor puis à Guingamp, ndlr) l’avait éloigné des terrains pendant de longues semaines. À tel point que sa réapparition le 23 novembre dernier pour le derby face à Sainté constituait une vraie surprise. Une bonne.
Car au poste de troisième défenseur central dans un système en 3-4-1-2 encore au stade de l’expérimentation (il n’avait été utilisé que face à Hoffenheim et Guingamp avant le derby, ndlr), Fernando Marçal a tout de suite convaincu. « Au début quand Bruno (Genesio) est venu me parler pour me dire qu’il voulait me faire jouer à ce poste, je me suis dis ok, peut-être que je peux le faire , révèle le Brésilien. Je n’y avais joué qu’une seule fois à Grêmio comme ça, pour dépanner. Mais le fait d’avoir commencé contre Saint-Étienne a beaucoup compté parce que c’était un vrai gros test tout de suite. J’ai fait un bon match qui m’a donné de la confiance ». Avec l’énergie d’un joueur déterminé à se refaire une place, Marçal avait livré une prestation très solide dans les duels, l’impact défensif, la récupération et les sorties de balle. Un ensemble qui avait convaincu Bruno Genesio de lui faire de nouveau confiance face à Manchester City quatre jours plus tard et quasi systématiquement depuis.
Son association avec Mendy fonctionne
À un poste où la rigueur du placement s’accentue, Fernando Marçal démontre l’étendue de ses qualités. Sans le ballon, l’ancien joueur du Benfica est efficace au duel et sa capacité à répéter les efforts impose un réel défi physique à ses adversaires. Sa lecture des trajectoires lui permet aussi de récupérer des ballons et d’apporter un soutien axial aux milieux défensifs. « En tant que latéral gauche, j’avais déjà des repères , explique l’intéressé. Donc je dois simplement être toujours concentré sur mon placement pour être plus défensif et toujours prêt à la perte du ballon. On travaille beaucoup là dessus avec Claudio Caçapa qui m’a fait comprendre les choses rapidement ». Dans la balance, sa capacité à se projeter dans les phases de possession est également un atout offensif qui offre plus de libertés à Ferland Mendy.
Ces schémas représentent les ballons touchés par Fernando Marçal lors des matches face à Saint-Étienne (1), Manchester City (2) et le Shakhtar Donetsk (3).
Dans un système qui permet aux latéraux lyonnais d’exploiter leurs qualités offensives sans mettre en péril l’équilibre de l’équipe, son entente avec Ferland Mendy compte beaucoup. « Je sais ce que Ferland va faire parce que souvent, c’est ce que j’aurais fait , indique Marçal. Il me dit quand il va monter et pour rigoler je lui dis ah bon encore ? On s’entend très bien, c’est un très bon joueur qui est intelligent dans la coordination des mouvements ». L’adaptation et les couvertures se font aussi naturellement un cran en dessous, avec Marcelo, de qui il est proche en dehors du vestiaire. Un an et demi après son arrivée à l’OL, Fernando Marçal semble donc trouver la place qu’il était venu prendre.