Joël Damahou, directeur technique de l'Aris Limassol (à droite), lors de la signature de l'ancien Guingampais Yannick Gomis.Aris Limassol

Mercato : l’Aris Limassol l’équipe chypriote à l’accent francophone

Ses eaux bleues, ses plages, ses quartiers cossus ou ses petites rues aux allures de grands villages méditerranéens, Limassol (Chypre) a tout d’une carte postale idéale pour terminer une carrière de footballeur. Des atouts auxquels il faut ajouter quelques avantages fiscaux non-négligeables comme un différentiel brut net assez avantageux, des formations qui paient en temps et en heure ou qui offre parfois une voiture après la signature.

Dans la deuxième ville du pays, qui compte trois clubs (AEL et l’Apollon), l’Aris Limassol a choisi de prendre le contrepied de cette politique consistant à accueillir les joueurs proches de la retraites. Racheté au 1er janvier, par le Biélorusse Vladimir Fedorov, le club prend un nouveau tournant quelques temps après ses premiers pas dans l’Elite chypriote lors de la saison 2021-2022. 

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Fini les recrutements systématiques de trentenaires aguerris et place aux éléments à la vingtaine tout juste passé. « A l’Aris sur les dix dernières années tu avais des joueurs qui n’avaient plus rien à prouver, rappelle Joël Damahou ex-membre de l’équipe et qui a pris des fonctions de directeur technique il y a un peu plus d’un an.

« On veut des joueurs qui ne sont pas rassasiés »

Pour corroborer cette philosophie, un ancien du Red Bull Leipzig est venu s’installer sur le banc du quatrième du championnat chypriote. Aleksey Shpilevski (34 ans), qui à l’âge d’un joueur proche de la retraite ou d’un entraîneur à peine en train de passer ses diplômes tente d’importer la philosophie qu’il a apprise entre l’Allemagne et l’Autriche durant 5 ans (2013 à 2018).

« Désormais, on veut se focaliser sur un recrutement de joueurs dans la force de l’âge de 18 à 26 ans et qui peuvent répondre à un jeu basé sur du pressing, du dynamisme. On veut des joueurs qui veulent apprendre et ne sont pas rassasiés. »

Formé au PFC et passé par Tours au cours d’une longue carrière itinérante, Damahou a choisi deux terrains pour son recrutement. Le premier mène à l’Afrique, où il dispose d’un recruteur, en la personne de Michel Tadoum Didier, qui écume les académies, du Gabon au Congo en passant par le Cameroun et la Côte d’Ivoire. Mais aussi à la Coupe d’Afrique U20 ou à l’Africa’s Cup (tournoi qui réunissait plusieurs académies africaines début décembre). 

« Trois joueurs prometteurs sont d’ailleurs arrivés du Gabon lors du dernier mercato », précise Joël Damahou. Sous contrat jusqu’en 2024, le jeune ailier Shavy Babicka (22 ans) a déjà quelques touches dans d’autres clubs européens.

Un oeil attentif sur les éléments non-conservés en centre de formation

L’autre terrain de prédilection de l’Aris Limassol est tout simplement la France. Quelques joueurs aguerris de Ligue 1 et de Ligue 2 composent l’effectif comme Steve Yago, Kévin Monnet-Paquet, Yannick Gomis ou Abdel Medioub afin « d’apporter l’expérience nécessaire au maintien des résultats de notre équipe », affirme le dirigeant.

Parmi les autres cibles, il y a bien évidemment les plus jeunes joueurs hexagonaux. Si les joueurs de premiers voire de second plan sont inaccessibles, l’Aris Limassol se penche chaque année sur les listes de fin de contrat aspirant des clubs de L1 et de L2. Les anciens Rennais Kylian Gasnier et Yannis Dede-Lhomme sont d’ailleurs venus à l’essai. Seul le second s’est engagé avant d’être prêté en seconde division au PO Achyronas-Onisilos.

« On écoute aussi les scouts des agences et quand on pense qu’il y a un potentiel, on les invite. On peut aussi régulièrement regarder ce qu’il se passe en Ligue 2 ou en National et si ça vaut vraiment la peine, je demande aux propriétaires d’investir », développe Joël Damahou qui détaille aussi une grille salariale très éloignées des standards hexagonaux. 

Un joueur qui sort du centre de formation et n’a pas encore d’expérience professionnelle ne dépassera pas les 50 000 euros à l’année. Le double pour un joueur de National et de L2. Et au-delà de 150 000 pour un joueur ayant joué en L1. « On peut aussi donner une belle enveloppe quand une recrue arrive libre », précise Damahou. Et il n’est pas impossible qu’au cours de ce mois de janvier, ce recrutement français perdure. 

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