Mais où s'arrêtera-t-il ? En moins de trois ans, Malik Abdelmoula vient de passer de la N3 à la N1 avec une certaine facilité. Performant pour sa première saison en National avec l'US Concarneau, le milieu de terrain continue son ascension tardive. Car à 27 ans, il le reconnaît : "Mon parcours est atypique."
"Je savais qu'un jour je jouerai en National"
Depuis ses débuts au FC Rouen, Malik Abdelmoula n'a pas chômé pourtant. Il a bourlingué de toute part, oscillant de la quatrième à la sixième division nationale sans jamais exploser. Il est même parti tenter sa chance en D3 suédoise. Une expérience de six mois qui a abouti à son retour en France... en R1, à Flers ! Un choix de vie assumé et réfléchi. "Quand j'ai quitté la Suède il y a cinq ans, je suis rentré en France pour me marier. J'ai fait le choix de la famille, le choix du cœur. Aujourd'hui, je suis marié, j'ai deux petites filles et je ne regrette pas", raconte-t-il pour Goal. Sur le plan sportif, son choix de signer à Flers ne faisait pas l'unanimité néanmoins. Certains membres de sa famille lui disaient même qu'il allait s'enterrer. "Mon grand frère m'avait dit que je faisais une erreur, confirme Abdelmoula. Mais je savais que j'allais me relancer en R1, que j'allais retrouver mon foot, que j'allais faire une grosse saison, et j'ai fini à 8 buts et 10 passes décisives. Je savais qu'un jour ou l'autre je jouerai en National parce que j'ai toujours cru en moi."
Repéré un petit peu par hasard
L'histoire lui a donné raison l'an dernier, lorsqu'il s'est engagé à l'US Concarneau (N1). Le club breton l'a répéré alors qu'il jouait à Oissel et que son équipe affrontait l'AS Vitré en National 2. Benoît Cauet, alors entraîneur de l'USC, s'en souvient. "On n'était pas forcément venus pour lui, explique-t-il. Mais j'ai tout de suite vu un joueur de tempérament, discipliné, qui compensait beaucoup pour les autres et qui proposait toujours des solutions sur le terrain. Pour moi, il fallait qu'on le prenne avec nous."
Malik Abdelmoula ne lui a pas fait regretter son choix. Après quelques semaines d'adaptation, le milieu relayeur a confirmé qu'il avait les aptitudes pour réussir en National. Benoît Cauet l'a rapidement surnommé 'l'Uruguayen'. "Pourquoi ?", dit-il. "Parce qu'avant d'arriver à l'entraînement il buvait du maté, et que dans la culture sud-américaine on a souvent ce type de boissons. Mais si je l'ai surnommé comme ça, c'est aussi pour son style. C'est un joueur très accrocheur, il a une très bonne lecture sur les phases défensives et les situations de jeu offensif. Je lui trouve des similitudes à l'Uruguay. Ce sont des gens qui ne lâchent jamais."
Des clubs à l'affût, Concarneau aimerait le prolonger
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Benoît Cauet et son successeur sur le banc Stéphane Le Mignan lui ont fait confiance. Le milieu de terrain a été le joueur de champ de Concarneau le plus utilisé (22 matches joués, 21 titularisations) cette saison. Son seul regret : "Je n'ai pas marqué de buts." Par le passé, il n'avait pourtant aucun mal à faire trembler les filets adverses. En Suède, par exemple, il avait marqué 14 buts en 22 matches. "Mais le niveau était différent et je jouais excentré, précise l'ancien joueur de Limoges. Aujourd'hui, je fais davantage parler l'endurance, ma combativité, ma vision de jeu. Je suis devenu un joueur de collectif."
Son profil, plutôt box-to-box, plaît en tout cas à plusieurs écuries. Selon les informations de Goal, des clubs de National et Ligue 2 ont déjà pris des renseignements à son sujet. Le Maritimo Madeira au Portugal, un club de D1 au Luxembourg et une D3 allemande ont aussi un œil sur sa situation, d'autant que Malik Abdelmoula se retrouve actuellement en fin de contrat même si Concarneau aimerait le prolonger. "Mon téléphone ne fait que de sonner, mais j'ai la tête sur les épaules. Je prends ça avec beaucoup de tranquillité", conclut la révélation finistérienne. C'est maintenant à lui de trancher. Et pour Benoît Cauet : "Malik est prêt à aller de l'avant."