Eduardo Camavinga RennesGetty

PORTRAIT - Rennes : qui est Eduardo Camavinga, la nouvelle sensation rennaise ?

Il ne pouvait rêver meilleurs débuts. À 16 ans, 5 mois et 21 jours, Eduardo Camavinga a vécu mercredi sa première titularisation en professionnel contre Monaco (2-2), quatre jours après avoir gagné la Coupe de France. Une sortie XL avec 100% de passes réussies (18/18), 77% de duels gagnés (10/13), 4 ballons récupérés et 3 fautes subies, jusqu'à l'ovation lors de son remplacement par Hatem Ben Arfa à la 64e. "Il attendait ce moment, de jouer devant le public rennais. C'est extraordinaire, quelque chose qu'on n'avait jamais vu. Dieu lui a donné ce talent, avec la formation du Stade Rennais. Et pour lui, c'est tant mieux", confie pour Goal son père, Célestino Camavinga.

"Les atouts pour devenir un grand joueur"

Après la rencontre, Julien Stephan tenait aussi des propos élogieux à l'égard du milieu de terrain : "Camavinga est un jeune joueur qui a un très, très gros potentiel, qu’on va continuer à développer, qui va grandir au club et j’espère pour lui, qu'il va, dans les mois à venir s’installer durablement dans l’équipe." Au sein du groupe, "tout le monde l'apprécie", reconnaît Adrien Hunou. L'attaquant voit chez son jeune partenaire "les atouts pour devenir un grand joueur." Mais chaque chose en son temps. "Eduardo a une certaine pudeur et n'a pas envie d'avoir la grosse tête", assure l'un de ses premiers entraîneurs, à Fougères, Nicolas Martinais. "Parce qu'il sait d'où il vient, par quelles galères lui et sa famille sont passés." À l'image du drame de 2013, lorsque la maison familiale, en construction, a soudainement pris feu.

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Eduardo Camavinga RennesGetty

"Ils ont tout perdu du jour au lendemain. Eduardo et toute la famille étaient en pleurs, ils n'étaient logés que dans une pièce. Je me souviens de son papa, qui va voir son fils et lui dit : 'Eduardo, c'est toi qui relèvera la famille dans ces moments tragiques." Les mots sont forts. Tout autant que la joie de la famille Camavinga au moment de féliciter l'espoir rennais mercredi soir. "30 000 personnes qui l'applaudissent. C'est exceptionnel. Ça donne des frissons", ajoute Nicolas Martinais, désormais éducateur à La Chapelle-Janson, près de Rennes, en Ille-et-Vilaine. L'évolution du jeune homme est aussi étonnante qu'au départ il s'était lancé dans le judo et que ce n'est qu'à 7 ans que ses parents ont décidé de l'inscrire dans un club de football. "Il était toujours surclassé et avait déjà cette bonne humeur", nous explique-t-on.

Avec l'agent de Dembélé, Gnagnon...

Des moments qui paraissent lointains quand on voit la trajectoire que sa carrière a pris, entre son premier contrat professionnel, ses débuts en Ligue 1, sa première titularisation, la Coupe de France et la Ligue Europa. Reste aussi à gérer la question de sa naturalisation. Arrivé d'Angola à l'âge de 1 an, des démarches ont été entamées avec son entourage. "On a fait les dossiers, j'attends toujours, explique son papa. Mais c'est la volonté de la famille parce qu'on a été accueillis par la France."

En attendant, Eduardo Camavinga continue son petit bonhomme de chemin. Il a aussi changé d'agent en intégrant l'escouade de Moussa Sissoko, qui gère les intérêts des anciens Rennais Adama Diakhaby, Joris Gnagnon et Ousmane Dembélé. Dans un coin de sa tête, il peut rêver d'une destinée similaire à celle ses trois aînés. En particulier celle du dernier, champion du monde et actuel demi-finaliste de la Ligue des champions avec le FC Barcelone. Des étoiles pleins les yeux pour un joueur au potentiel certain, devenu mercredi le premier joueur né après le 1er janvier 2002 à débuter un match dans les cinq grands championnats européens.

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