Les débuts tonitruants d'Achraf Hakimi ne sont plus qu'un lointain souvenir. Où est passé le latéral droit qui enchaînait les courses, débordait à toute vitesse ou entrait dans la surface de réparation ? Mardi soir face à Bruges, il y a bien eu ce sprint qui a créé une fausse piste et permis à Lionel Messi de marquer. Mais depuis plusieurs semaines, les faits marquants du Marocain sur le terrain sont peu nombreux. Comment expliquer alors ce coup de moins bien et comment se caractérise-il ?
Des statistiques en baisse dans ses secteurs de prédilection
Certaines statistiques montrent clairement cette baisse de régime et soulignent surtout un changement radical de dynamique après la mi-septembre. Comment un joueur qui est entré à 19 reprises dans la surface lors des cinq premières journées, peut-il voir ce total chuter à 13 sur les onze suivantes, même s'il a été remplaçant à deux reprises ?
Pire encore. Dès les premiers pas de la préparation, Hakimi s'était signalé par un apport offensif et une capacité à créer le danger rarement vue à Paris. Et ses matches face à Troyes ou Metz, en sont le reflet. Lors des six premières journées, il a été à l'origine de 10 occasions parisiennes (pour deux passes décisives), contre 6 lors des dix rencontres de L1 suivantes.
Cet effet de baisse globale se retrouve aussi dans les cases dribbles tentés dans la partie adverse et dribbles subis en phase défensive.
Messi, un élément à prendre en compte
Considéré comme la meilleure recrue au début de la saison, Hakimi est depuis retombé de son nuage. Et les statistiques situent cette baisse de régime peu après la mi-septembre. Quasiment au moment où Lionel Messi est apparu de manière régulière dans son couloir.
Si les deux échangent sur le terrain, le latéral parisien est rarement servi dans la surface ou dans les 25 derniers mètres adverses par l'Argentin. Mardi soir contre Bruges, Messi a adressé sept passes à Hakimi. Et six dans le sens inverse.
Surtout, la présence du septuple Ballon d'or oblige l'ancien Madrilène à plus de vigilance sur le plan défensif. Lui, le contre-attaquant a dû aussi quelque peu maitriser ses envies d'aller de l'avant.
« Dans la concentration défensive, il doit encore progresser, mais avec la maturité, il va encore évoluer sur ce point-là », souligne Hervé Renard, qui l'a lancé en sélection marocaine.
Et c'est justement un point qui a sauté aux yeux au cours des derniers matches. En championnat, Hakimi a perdu plus de duels en un contre un qu'au début de saison et les centres venus de son côté ont été nombreux. Comme le rappelle la défaite à Rennes, où il est loin au marquage sur le premier but.
Une question de système ?
Que ce soit de la part des journalistes ou ses propres joueurs, le sujet est régulièrement revenu aux oreilles de Mauricio Pochettino. Un passage à une défense à trois centraux n'apporterait-il pas plus d'équilibre à cette équipe ? Et permettrait-il de placer Achraf Hakimi dans de meilleures dispositions ?
En Italie, le latéral s'est montré performant dans ce système avec une position de piston, après avoir connu une défense à quatre avec Dortmund. « En Italie, il a appris à mieux défendre. C’était là où il devait performer le plus. Mais aujourd'hui, son envie toujours d’attaquer fait qu’il doit faire beaucoup d’efforts pour défendre », analyse Hervé Renard.
Comme le soulignait L'Equipe, quelques minutes après s'être fait expulser à Marseille (0-0, le 24 octobre), il s'étonnait auprès de ses proches des manques défensifs de son équipe, ainsi que sur la capacité du PSG à gagner les grands matchs dans ses conditions.
Lors du match aller face à Leipzig, le passage en 3-5-2, lui a offert plus de liberté pour attaquer et se projeter devant. Mais pour l'instant, Mauricio Pochettino semble plus voir ce changement comme une réponse en court de match plutôt qu'une solution à long terme.