PSG Maccabi Haïfa Coupe des coupes 1998-1999Getty Images

Le jour où le PSG a été éliminé par le Maccabi Haïfa en Coupe d'Europe

Ce jeudi 25 août, l'UEFA a procédé au tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions. Le PSG a été placé dans le groupe H en compagnie de la Juventus, du Benfica et du Maccabi Haïfa.

Et l'équipe israélienne rappellera forcément de mauvais souvenirs aux plus vieux supporters parisiens. Car lors de l'édition 1998-1999 de la Coupe des coupes, le PSG avait été éliminé à la surprise générale par le Maccabi Haïfa au premier tour de la compétition, le 1er octobre 1998.

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Le PSG, un ogre européen

Lors du tirage au sort de la C2, rien ne laisse présager une telle élimination. Alain Giresse, l'entraîneur parisien, évoque même un « tirage abordable ». Le PSG est doté d'un budget de 406 millions de francs contre seulement 25 millions pour le Maccabi, soit l'équivalent du budget d'une équipe française de… troisième division.

Le PSG appartient à l'époque à Canal+ (depuis 1991) et la chaîne de télévision injecte beaucoup d'argent dans le club parisien qui est ainsi devenu un grand d'Europe. Le PSG a ainsi disputé cinq demi-finales européennes de suite de la saison 1992-1993 à la saison 1996-1997, remportant au passage la… Coupe des coupes 1996.

Mais le PSG version 1998-1999 est une équipe en pleine transition. Le mercato estival est incroyablement animé : Raï, Le Guen, Guérin, Fournier, Roche, N'Gotty, Maurice, Gava, Revault, Debbah et Cissé sont partis !

Dans le sens inverse, le PSG enregistre les arrivées d'Okocha, Wörns, Adailton, Ouédec, Carotti, Goma, Casagrande, Lachuer, Laspalles et Lama.

A l'aller, Benayoun se joue de Lama

Lors du match aller, le 17 septembre 1998, au Parc des princes, le PSG est seulement 10e de la D1 (qui ne s'appelle pas encore Ligue 1), à huit point du leader, les Girondins de Bordeaux.

Mais plutôt que de se focaliser sur sa rencontre de C2, le PSG ne pense qu'à son match du week-end face à Monaco.

A tort ! Car l'équipe israélienne vient bétonner au Parc et elle le fait plutôt bien. Il faut dire que son entraîneur, Dusan Uhrin, n'est pas n'importe qui : il a mené la Tchéquie en finale de l'Euro 96 avec une tactique ultra-défensive et des contre-attaques rapides.

Brouillon, le PSG ouvre finalement le score à sept minutes de la fin sur un penalty généreusement accordé par l'arbitre et que Marco Simone transforme. On se dit que le PSG a fait le plus dur mais à la 87e minute, c'est la stupeur au Parc : un gamin de 17 ans, promis à un grand avenir, crochète Lama et égalise. Son nom ? Yossi Benayoun, qui jouera par la suite à Liverpool et Arsenal.

Yossi Benayoun PSG Maccabi Haïfa C2 1998 1999Getty Images

« Je ne m'attendais pas à ça, on a joué à l'emporte-pièce », analyse Alain Giresse, qui vient de vivre son premier match européen sur un banc.

Bruno Carotti parle d'une « petite contre-performance » tandis que Marco Simone promet d'aborder le match retour « comme des hommes, pas comme des joueurs déjà éliminés. » Les statistiques ne donnent pourtant que 23% de chances de qualification aux Parisiens.

Charles Biétry Alain Giresse PSG Maccabi Haïfa 1998 1999Getty Images

Entre l'aller et le retour, un « climat malsain »

Avant le match retour, le PSG bat Monaco 1-0, lui infligeant sa première défaite de la saison en D1 mais touche ensuite le fond face à Sochaux. Le promu, à 10 contre 11, profite d'une boulette de Lama pour battre l'emporter 1-0.

Sochaux PSG D1 1998Getty Images

Après ce revers, l'ambiance devient tendue au PSG. Charles Biétry, le président du club, évoque une « faute professionnelle grave. »

Simone lui répond immédiatement et sèchement : « Le PSG ne commet pas seulement des fautes professionnelles sur le terrain, il y en aussi en dehors. Je préfère ne pas en dire plus pour ne pas déclencher la guerre atomique. »

« Le climat est malsain », lâche pour sa part Nicolas Ouédec.

Trois jours avant le match retour, trente-cinq parisiens entament un stage intensif à Césarée avec des conditions météorologiques délicates : il fait 30°C l'ombre et les joueurs ne mangent que des repas froids car Israël est en pleine période de la fête juive du Yom Kippour.

Le PSG virtuellement qualifié pendant… 4 minutes

Après cette préparation, le groupe a l'air soudé. Sur le terrain, le PSG traverse d'ailleurs la première mi-temps du match retour sans se faire peur mais sans marquer non plus.

En revanche, en deuxième période, le PSG craque d'un coup et encaisse des buts de Keize (60e) et Mizrahi (78e).

Piqué dans son orgueil, le PSG se révolte et parvient à égaliser avec des réalisations de Ouédec (72e) et Okocha (86e).

La règle du but à l'extérieur étant alors en vigueur, le PSG est virtuellement qualifié pour le deuxième tour de la C2.

Virtuellement seulement car l'impensable se produit à la dernière minute. Goma contre un tir de Mizrahi et le ballon prend une trajectoire étrange qui lobe Bernard Lama.

3-2 score final, le PSG est éliminé. « C'est la plus grosse déception de ma carrière pro » explique un Ouédec inconsolable. « C'est une énorme défaite, impardonnable », renchérit Biétry.

« Paris sombre dans le ridicule » titre le quotidien L'Equipe évoquant ensuite à l'intérieur de ses pages un « naufrage collectif. »

L'Equipe 1998-10-02 Maccabi Haïfa PSGL'Equipe

Giresse et Biétry ne s'en remettront pas

Huit jours plus tard et après une nouvelle défaite contre Lens, Biétry limoge Alain Giresse et le remplace par Arthur Jorge. Le choc psychologique n'aura jamais lieu et cœur de l'hiver, Biétry jette l'éponge et cède la présidence à Laurent Perpère.

Ce dernier démet de ses fonctions Jorge en mars 1999. Le PSG occupe alors une inquiétante 12e place à 8 journées de la fin et la crainte d'une relégation est dans toutes les têtes. Philippe Bergerôo, successeur de Jorge, parviendra à l'éviter avec une neuvième place au classement final.
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